Description
Format : 14,5 x 21 cm. Noir et blanc. 132 pages.
Version PDF : 9782868072986
Extrait
«Chez Guillaume Durand, ce soir-là, il y avait un écrivain voyageur, les poches débordant de goémon, qui avait apporté pour le maître des lieux une boîte en fer-blanc contenant une fiente de colibri guatémaltèque. Un nouveau philosophe de centre gauche qui venait de passer au centre droit et avait écrit, en quatre cent quatre-vingt-douze pages, pourquoi, le pauvre sexagénaire ayant probablement été coiffé avec un presse-étoupe. Un linguiste tchèque. Une habituée des gros tirages. Un journaliste du Figaro qui voyait partout le déclin de la virilité et pleurait abondamment à l’évocation de Lino Ventura. Une écrivaine attaquant en un ouvrage au vitriol une consœur qui l’aurait scandaleusement plagiée (son roman commençait par « Maman est morte ce matin », les premières phrases de sa rivale étant « Ma génitrice a brutalement calanché à huit heures vingt-cinq en se tartinant une biscotte à la con, il y avait des miettes plein la cuisine. Elle m’aura donc pourri la vie jusqu’au bout ». […]). Un journaliste politique avec la raie à droite qui venait d’écrire la biographie d’un célèbre patron du CAC 40. Ainsi qu’un écrivain sédentaire à succès. Et Benjamin Bin.»