La Grotte aux Nouilles

Autour des tableaux de Jean-Jacques Gévaudan

Céline Maltère a tissé la toile de ses mots, fascinée par le peintre. Entretenant avec lui une correspondance, au sens médiumnique du terme, elle donne à voir et à entendre la coloration singulière d’une œuvre qui s’est construite entre la fin des années quarante et les années quatre-vingt-dix. Mais ces fictions constituent également un corpus autonome où les figures inquiétantes du dentiste ou du boucher nous invitent à une danse macabre.

Voir également la monographie consacrée au peintre: Jean-Jacques Gévaudan, peintre du désir en clair-obscur

 

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Description

Format : 14,5 x 21 cm. Quadri.  160 pages.

Version PDF : 9782868073037

Extrait

Je me souvenais de la gueule ovale du docteur Galactoire, qui aurait mérité d’obtenir, à l’université, la chaire du grand sadique. Autrefois, il m’avait charcuté pour soigner deux caries minuscules : des trous, ici et là, de plus en plus profonds, des molaires arrachées pour prévenir la contagion, des théories vaseuses selon lesquelles les métaux et les artifices consolidaient les dents. Il soutenait que Dieu avait bâclé la dentition des hommes.
« L’émail, de la porcelaine pour bonnes femmes ! Croyez-vous que vous seriez ici si les choses étaient bien conçues et que la Création était solide ? Regardez, disait-il, exhibant son sourire de rouille : je rêvais de dents de platine, mais me suis contenté de cuivre, et je trouve l’ensemble réussi. La couleur fait mon charme, c’est ce que disent les dames que j’ai reçues à mon cabinet. Au-delà de l’esthétique, je vous confirme que je n’ai plus aucun ennui dentaire. Je vous propose, pour commencer, de combler quelques trous avec des dents artificielles que j’ai fabriquées dans mon atelier. Et vous m’en direz des nouvelles ! »