Yves Ledroit alpiniste et poète

Description

Ouvrage collectif.

Format : 10,5 x 15 cm. Noir et blanc. 82 pages.

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Comme ses prestigieux prédécesseurs (Julien Torma, Danielle Sarréra ou Marc Ronceraille), Yves Ledroit a laissé peu de traces dans l’histoire littéraire, et guère plus dans la chronique alpine. Ce livre collectif offre un éclairage nécessaire sur un jeune écrivain et alpiniste surdoué, trop tôt et tragiquement disparu – comme ­Torma et Ronceraille – en montagne.

Bio rapide

– 4 mai 1955 : naissance à Redon (Ille-et-Vilaine).
– Décès prématuré de sa mère. Est élevé par sa grand-mère maternelle, dans la maison familiale de Redon.
– 1970-1971 : premières expériences d’escalade sur les falaises de l’Ouest (l’Ile-aux-Pies, Saint-Just, le Manis, Clécy…). À cette occasion, se lie d’amitié avec plusieurs grimpeurs, notamment du Club alpin d’Angers, avec lesquels il fera de la montagne.
– 1973- ? : entreprend des études littéraires à la Sorbonne ; pas de traces dans ses papiers, mais il semble avoir suivi, au moins, des cours d’accentuation grecque et de philologie. Il habite chez une tante, dans une lointaine banlieue.
– 1971-1981 : lecteur compulsif. Découvre le surréalisme et ses à-côtés, grâce notamment à l’Anthologie de l’humour noir de Breton et à Poètes singuliers du surréalisme et autres lieux d’Aelberts et Auquier. Se passionne pour Brisset et les fous littéraires ; il entre en contact avec André Blavier, lui transmet quelques notices pour son grand œuvre : Les Fous littéraires, paru chez Veyrier en 1982, un an après la disparition d’Yves. Découvre également les situationnistes ; il qualifie Guy Debord de « professionnel du pastiche littéraire et de la posture avant-gardiste ». Lit indifféremment de la poésie rare, des polars, des romans tombés dans l’oubli, de la science-fiction… à l’exclusion notable des prix littéraires et des best-selleurs. (Il disait : « Pourquoi lire les mêmes livres que tout le monde ? S’il manque un lecteur au prix Goncourt, cela ne fera aucune différence ; s’il en manque un à Jean-Pierre Duprey ou à Stanislas Rodanski, c’est un édifice fragile qui vacille. ») Pendant quelques mois, à partir de septembre 1980, il fréquente assidûment le Pompadour, à Paris, un café où se réunissent des surréalistes et des pataphysiciens. Est adopté rapidement par le groupe.
– 1972-1981 : Intense activité alpinistique, aussi bien dans le massif du Mont-Blanc que dans celui des Écrins ou en Vésubie. Nombreux partenaires de cordée, dont Jean-Gabriel Ravary (futur guide de haute montagne), Bernard Amy et Pierre Charmoz. Ils s’en souviennent comme d’un joyeux compagnon, amateur de canulars et de paradoxes. Aurait fait en solo la voie Cassin à l’éperon Walker (face nord des Grandes-Jorasses).
– Un curieux épisode de chute de cent vingt mètres (probablement dans un couloir de glace) s’achevant dans un lac glaciaire, évoqué dans un des témoignages, se serait produit au milieu des années 70. Il en aurait gardé une sorte de phobie associée à une forte attirance pour les milieux aquatiques.
– Juin 1976 : premier séjour au Yosemite. Yves en revient avec la certitude d’une révélation : « La verticalité comme carré du vertige. »
– Printemps-été 1978 : entre en contact avec Bernard Amy, qu’il admire autant comme alpiniste que comme écrivain. Yves Ledroit profite d’un passage en Provence pour le rencontrer (Bernard Amy y fait de fréquents séjours). Le courant passe immédiatement entre eux. Ils font de nombreuses escalades sur les parois calcaires aux alentours puis, l’été venu, se retrouvent dans le massif des Écrins. La revue Passage, dont Bernard Amy est l’un des fondateurs, publiera son poème Quantique du Vide, sorte de métaphore sur l’incertitude de l’escalade.
– Mars 1981 : parution à la Pensée universelle de son seul ouvrage : Solaire Altitude, recueil de poèmes et d’aphorismes liant le vertige de l’écriture au vide-plein de la paroi.
– Juin 1981 : chute fatale lors d’une tentative en solitaire de la célèbre voie du Nose, sur El Capitan, dans le Yosemite.