La Frontière / livret

Description

La Frontière

Un court-métrage de Pierre Laurendeau et Éloïse Paul

Farce excessive sur un sujet grave, La Frontière met en scène l’absurdité de ces lignes imaginaires… Servi par des acteurs de talent (Bernard Froutin, Jean-Pierre Rey, Claudie Labrosse, Pierre Naimi, Simon Clavel), ce court-métrage emmène les spectateurs et spectatrices au poste frontière de l’escarton du Briançonnais, en 2041, alors que l’Europe a éclaté en une multitude de petits États indépendants.

En 2031, l’Europe a éclaté en une myriade de petits États indépendants, entretenant des relations conflictuelles entre eux et battant monnaie. Franchir les frontières devient un véritable sport de combat, où tous les coups sont permis pour les « migrants » ­européens. Tel est le point de départ d’une aventure cinématographique qui a mobilisé une dizaine de personnes pour le tournage, à Champcella (Hautes-Alpes), et près d’une centaine de soutiens, notamment par le truchement de la plate-forme Ulule. Que tous ici soient remerciés.
Pierre Laurendeau, Éloïse Paul

Le DVD, c’est ici.

Le livret

Synopsis complet du film + photos de tournage.

Livret au format PDF : livret fontière_web

Format 15 x 10,5 cm, 64 pages, tout quadri.

Extrait

Séquence 5
Un homme arrive à la cabane, tenue de ville un peu fatiguée. Berthier, les yeux toujours vissés aux jumelles, les braque sur lui. Berthier se lève et se campe à cheval sur la frontière, dos à la cabane. On s’aperçoit alors que les pointillés qui tracent la frontière au sol se prolongent sur le devant de sa veste.
« Hé ! Vous, là ! Halte ! Vos papiers ! »

Séquence 6
L’homme s’arrête, mais une de ses chaussures dépasse sur le ruban de quelques centimètres. Berthier, d’un doigt tendu, un sourire crispé aux lèvres, désigne le ruban… et la chaussure qui mord sur celui-ci.
Berthier, suffisant : « Ouh la la ! Toi pas mettre pied sur frontière, capice ? »
L’homme, un pas en arrière, obséquieux : « Ah ! bonjour, Monsieur le Garde-Frontière ! Suis-je bien à la frontière du Briançonnais ? »
Berthier approuve du chef… (S’il a des décorations, ça fera comme un bruit de sonnailles.)
L’homme ouvre l’attaché-case qu’il tient à la main : « Tenez ! voici le sauf-conduit qu’on m’a délivré à Oulx. »
Il le tend à Berthier, qui le prend du bout des doigts et l’examine attentivement.
Berthier, embarrassé : « On vous l’a fait quand ? »
L’homme, un peu surpris : « Eh bien, hier ! »
Berthier se tripote le menton : « C’est qu’il expire à 7 h 59 ce matin. Désolé, mais je ne peux pas vous laisser passer ! »
L’homme, s’assoit (sur une pierre ?), épuisé : « Non… ça ne va pas recommencer ! J’ai attendu toute la journée au governorat d’Oulx pour avoir ce papier – et on m’a assuré qu’il me servirait de sauf-conduit jusqu’à la frontière du Dauphiné. Paraît qu’il y a des accords entre les escartons… »
Plan de coupe sur l’attaché-case.